Monde 21/06/2009 à 10h39 (mise à jour à 21h03)
Moussavi appelle ses partisans à la retenue
Après la répression de la veille dans la capitale iranienne (10 morts selon les sources officielles), les manifestants protestant contre la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad ne semblent pas être descendus dans les rues, quadrillées par les forces de police.
Un Iranien se couvre la bouche samedi 20 juin 2009 à Téhéran lors d'affrontements entre la population et les forces de l'ordre. (© AFP Ali Safari)
Aucun signe de manifestation de l'opposition iranienne n'était visible ce dimanche dans le centre de Téhéran. La capitale iranienne est quadrillée par de très nombreuses forces de l'ordre, selon des déclarations de témoins à l'AFP. «La police disperse tout rassemblement d'au moins deux ou trois personnes en leur disant de circuler», a indiqué une personne, sous couvert de l'anonymat. Il a fait état d'une très forte présence policière, avec des policiers anti-émeutes et des miliciens islamiques du bassidj, à toutes les grandes intersections du centre, théâtre samedi de violentes manifestations.
Aucun appel à manifester n'avait été lancé par les responsables de l'opposition, et notamment le candidat à la présidentielle Mir Hossein Moussavi. Le rival malheureux de Mahmoud Ahmadinejad à la présidentielle iranienne a déclaré que protester contre la «fraude» était un «droit du peuple», appelant ses partisans à la «retenue», dans un communiqué publié dimanche sur son site internet.
Répression sanglante samedi
La manifestation de samedi, qui a commencé en fin d'après-midi et s'est terminée à la nuit tombée, était un véritable défi au guide suprême iranien, qui avait averti vendredi qu'il ne «cèderait pas à la rue». Tout comme la charge sans précédent de Mir Hossein Moussavi, candidat à la présidentielle, contre l'ayatollah Khamenei, dans une lettre adressée samedi au «noble peuple iranien» sur son site Internet. Il y a accusé le guide, sans le nommer, de mettre en danger le caractère républicain de la République islamique en ayant validé la réélection du président Ahmadinejad.
Selon la télévision d'Etat, dix personnes ont été tuées dans des affrontements entre policiers et des «agents terroristes» survenus samedi, et plus de 100 blessées. Une précédente communication faisait état de 13 morts. Mais la chaîne américaine CNN évoque de 19 à 150 victimes. Face à cette escalade, le président américain Barack Obama, haussant le ton par rapport à ses précédentes déclarations, a appelé le gouvernement iranien «à mettre fin à tous les actes de violence et d'injustice contre sa propre population».
(Source AFP)