quinta-feira, 18 de junho de 2009

LIBÉRARION, UMA NOTÍCIA DE VERDADE.


TRADUZO UM TRECHO DA NOTÍCIA, NO MEU ENTENDER MAIS VALIOSO DO QUE TUDO O QUE SAIU ATÉ AGORA NA IMPRENSA BRASILEIRA. ESTA, INSISTO, FAZ UM TRISTE PAPEL: O DE SER UM PROLONGAMENTO DO ITAMARATY. O DONO DO BRASIL JÁ PROCLAMOU QUE NÃO HOUVE FRAUDE E QUE APENAS A OPOSIÇÃO (DO IRÃ E DO BRASIL) SE OCUPAM COM A COISA. A IMPRENSA REPETE AQUELE MANTRA, POR INCOMPETÊNCIA OU CUMPLICIDADE. É DE FAZER CORAR AS PEDRAS.

RR


"Manipulação. Dias após dia, novos elementos testemunham a extensa manipulação. Segundo informações recolhidas por Liberation, na tarde do escrutínio, por volta das 17 horas, os bassidji ("voluntários" das milícias islâmicas) assumiram o controle dos terminais de totalização dos votos no Ministério do Interior, expulsando os funcionários que alí trabalham. É um funcionário do mesmo Ministério que preveniu o campo reformador. Outros vazamentos vão revelar as verdadeiras cifras obtidas pelos quatro candidatos (Libération, de quarta feira): na frente vem Moussavi com pouco mais de 19 milhões dos sufrágios (em 42 milhões), na frente do segundo candidato reformista, o religioso Mehdi Karoubi, com mais de 13, 38 milhões de votos; Ahmadinejad só chega ao terceiro lugar, com 5, 77 milhões devotos; o quarto candidato, Mohsen Rezaï, ex-líder histórico dos pasdarans —os guardas da revolução— ocupa o último lugar com 3, 74 milhões de votos.

Prevenido sobre o que ocorria, Moussavi imediatemente se proclama vitorioso antes de ser rápidamente desmentido por Ahmadinejad, depois pelo Guia Supremo Ali Khamenei, que afiança o sucesso do presidente re-eleito, falando mesmo de vitória caída do céu.

O autor dos "vazamentos", funcionário do Ministério do Interior, parece ter sido preso desde então. Testemunhas o viram algemado por policiais no momento em que ele se preparava para saltar do nono andar do prédio. Desde então é ignorado seu destino.

Sempre segundo nossos informantes, bassidji também violaram uma parte das urnas que fizeram desaparecer —o que explica que s resultados cidade por cidade e região por região são desconhecidos, o mesmo ocorrendo com Teerã. A agência oficial Irna substituiu os resultados que faltam por cifras totalmente mágicas, indo até a afirmar que Moussavi, Karoubi et Rezaï tinham sido derrotados nas cidades em que nasceram".

Monde 18/06/2009 à 06h51

Les preuves de la falsification du régime de Téhéran

Le fonctionnaire à l’origine de la fuite sur la victoire de Moussavi a été arrêté.


Par JEAN-PIERRE PERRIN

Le haut clergé chiite est à son tour entré dans la bataille… Après les grands ayatollahs Hossein Ali Montazeri, Nasser Makarem Chirazi et l’ayatollah Asadollah Zanjani, un quatrième haut religieux, l’ayatollah Abdolkarim Moussavi Ardebili, a adressé une injonction au pouvoir islamique lui demandant d’examiner avec soin les plaintes des candidats contestant les résultats de l’élection présidentielle et de rendre un «verdict convaincant». Ces prises de position sont pour le moins inhabituelles, la haute hiérarchie chiite répugnant, sauf lorsque la situation est gravissime, à commenter publiquement les affaires politiques. Ces exhortations ne vont pas jusqu’à demander l’annulation du scrutin et un nouveau vote, comme l’exige Mir Hossein Moussavi, mais elles laissent clairement entendre qu’il y a eu une lourde fraude aux élections.

C’est Montazeri, une des plus hautes autorités spirituelles chiites, qui est allé le plus loin mardi dans sa dénonciation du trucage en décrivant les résultats comme «quelque chose qu’aucun esprit sain ne peut accepter».«Malheureusement cette excellente opportunité [de l’élection, ndlr] a été utilisée de la pire façon qui soit», écrit le religieux, qui fut pressenti pour succéder à l’imam Khomeiny avant d’être écarté du pouvoir et longtemps assigné à résidence.

Manipulation. Jour après jour, de nouveaux éléments témoignent de l’ampleur de la manipulation. Selon des informations recueillies par Libération, l’après-midi du scrutin, vers 17 heures, des bassidji («volontaires» des milices islamiques) ont pris le contrôle des terminaux de totalisation des votes au ministère de l’Intérieur, chassant les fonctionnaires qui travaillaient à ce poste. C’est un fonctionnaire de ce même ministère qui a prévenu le camp réformateur. D’autres fuites vont révéler les vrais chiffres obtenus par les quatre candidats (Libération de mardi) : en tête vient Moussavi avec un peu plus de 19 millions des suffrages (sur 42 millions), devant le second candidat réformateur, le religieux Mehdi Karoubi, avec plus de 13,38 millions de voix ; Ahmadinejad n’arrive qu’en troisième position avec 5,77 millions de voix ; le quatrième candidat, Mohsen Rezaï, ex-leader historique des pasdarans - les gardiens de la révolution - occupe la dernière position avec 3,74 millions de voix.

Prévenu qu’il est arrivé en tête, Moussavi va immédiatement se proclamer victorieux avant d’être rapidement démenti par Ahmadinejad, puis par le Guide suprême Ali Khamenei, qui va entériner le succès du président sortant, parlant même de victoire tombée du ciel.

L’auteur des «fuites», fonctionnaire au ministère de l’Intérieur, semble avoir été arrêté dès le lendemain. Des témoins l’ont vu empoigné par des policiers au moment où il s’apprêtait à sauter du neuvième étage du bâtiment. Depuis, on ignore ce qu’il est devenu.

Toujours selon nos informations, les bassidji ont aussi fait main basse sur une partie des urnes qu’ils ont fait disparaître - ce qui explique que les résultats ville par ville et région par région ne sont toujours pas connus, même ceux de Téhéran. L’agence officielle Irna a remplacé les résultats manquants par des chiffres totalement abracadabrants, allant jusqu’à affirmer que Moussavi, Karoubi et Rezaï avaient été battus dans leurs villes natales.

Intimidation. Si les urnes ne sont pas rendues, on voit mal dans ces conditions comment le Conseil des gardiens de la Constitution pourrait procéder à un réel recomptage des voix. D’où l’hypothèse que l’annonce de celui-ci ne servirait en fait qu’à gagner du temps. En attendant, l’intimidation reste de rigueur. Hier, un religieux, intervenant à la télévision nationale, a fait savoir que toute fitna (sédition) était passible de «la peine de mort».