A última pergunta da entrevista abaixo é reveladora do que poderá tentar (ou já se fez?) no Brasil. Traduzo a pergunta e depois a resposta do especialista:
Comment les résultats ont-ils été truqués?
Des gens proches du pouvoir sont venus remplacer les fonctionnaires chargés de centraliser les résultats. Ils se sont basés sur la géographie électorale de l'élection présidentielle de 2005, en laissant à Moussavi des zones gagnantes, pour que la carte des résultats soit crédible. Mais on a multiplié le précédent résultat d'Ahmadinejad par x. Il est passé de 20% lors du premier tour de 2005 à 62% cette année. Les partisans d'Ahmadinejad ont paniqué au cours des quinze derniers jours de campagne quand ils ont vu la montée de Moussavi. En quelque sorte, ils ont trop bien réussi leur fraude.
"Como foi efetivada a fraude ?"
Dá para entender o tom ridículo, mas ameaçador, do presidente de certo país sul americano, que se referiu à eleição iraniana e a seu resultado como algo que, naquele país da América do Sul, só comovia a oposição. Esta (está programado) irá perder, sem que restem provas de fraude. Depois da fala presidencial, o próprio líder teocrático do Irã aceitou rever os resultados, o que deveria queimar a lingua imensa do imprudente sul americano. Mas enganam-se os que imaginaram estar ele a falar do Irã, era um outro país por ele invocado, país cujas eleições serão realizadas dentro de um ano...É preciso, caros amigos, ler os sinais dos tempos...
Não sou dos que enxergam apenas os ridículos dos governantes. Naqueles atos e falas risíveis, muita tragédia se anuncia. Quanto os liberais e esquerdistas brasileiros riam das piadas sobre Castello Branco, Costa e Silva, etc., estes últimos ajudavam a consolidar um sistema de ferro, que ameaçou todos os risos. Quando os intelectuais de esquerda gargalhavam com o jargão de Golbery do Couto e Silva, eles mostravam que eles, apenas eles, eram dignos de risada pela sua imprudente arrogância. Não souberam ir além da aparência ridícula para colher a violência oculta da fachada hilária.
Quem apenas dá risada com as tolices emitidas pelo Planalto, e não percebe o violento projeto de perenização no poder (pessoal ou grupal), com certeza irá se decepcionar. O homem não sabe ler direito, não entende nada de Foucault e de Hegel, jamais colocou os olhos sobre O Capital ou sobre a Fenomenologia do Espirito.
Mas conhece as astúcias da dissimulação e sabe como mover interesses, como poucos. E esta é a receita da sobrevivência política. "Quem não sabe dissimular, não sabe governar", disse um dia Luis 11, bom antepassado de Lulla, que sabe dissimular como ninguém.
RR
Monde 17/06/2009 à 11h07
«Ahmadinejad est un soldat, il sera sacrifié s'il le faut»
INTERVIEW
Quatre jours de manifestations, un pays qui semble se couper en deux, les manifestations continuent aujourd'hui en Iran. Mais pour Bernard Hourcade, chercheur au CNRS, une fracture entre Téhéran et la province semble se dessiner.
Recueilli par SYLVAIN MOUILLARD
Des partisans de Mahmoud Ahmadinejad dimanche à Téhéran. (© AFP photo AFP)
Bernard Hourcade est géographe et spécialiste de l'Iran. Très prudent au départ sur les accusations de fraudes formulées à l'encontre de Mahmoud Ahmadinejad, il a étudié les résultats électoraux et estime aujourd'hui que la fraude est avérée. Mais les partisans de Moussavi devront obtenir le soutien de la province pour espérer un changement durable.
La situation en Iran aujourd'hui marque-t-elle un réel changement? Y a-t-il un emballement médiatique occidental ou bien assiste-t-on à un mouvement exceptionnel?
Ce qui se passe est inédit: des fils de Khomeiny manifestent contre un autre fils de Khomeiny. Le consensus de la République islamique vole en éclat. Les manifestations obligent le régime à accepter un compromis. La position du Guide Khameini est désormais celle d'un arbitre. Son rôle va être de sauver la République islamique. Karoubi et Moussavi, qui sont aussi des fondateurs du régime, vont faire en sorte de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Ahmadinejad, lui, est un soldat. Il n'est pas important et sera sacrifié s'il le faut. Mais une révolution politique ne se réalise pas en trois minutes. Il faut éviter l'enthousiasme naïf depuis Paris et ne pas envoyer au casse-pipe nos amis iraniens.
La mobilisation est-elle identique dans tout le pays? Les manifestations à Téhéran, la capitale plus réformiste, ne sont-elles pas trompeuses?
Pour l'instant, le mouvement est géographiquement isolé. Il risque de le rester si les grandes villes (Tabriz, Mashhad, Ispahan) ne manifestent pas en nombre à leur tour. S'il n'y a pas les mêmes manifestations en province dans les prochains jours, Ahmadinejad pourra se targuer d'avoir le soutien de tout le pays, hormis la capitale. Téhéran n'est pas l'Iran. Même s'il y a eu un énorme changement social en Iran ces dernières années, le passage du culturel au politique n'est pas encore automatique, notamment en province.
Pourtant, il y a eu des manifestations en province...
Oui, mais ce ne sont que quelques milliers de personnes. Cela a déjà existé au cours des trente dernières années. Il faut des centaines de milliers de personnes dans les rues, sinon on se fait tabasser. Ahmadinejad, de son côté, conserve une base sociale importante. Il a choyé les prolétaires (25% de la population vit sous le seuil de pauvreté) au cours de son mandat. L'inflation touche surtout la bourgeoisie, ceux qui ont les moyens de se payer des voitures et de l'essence.
Comment la situation peut-elle évoluer? Le Guide Ali Khamenei a proposer de recompter les voix. Cela peut-il calmer les manifestants?
Le recomptage, c'est une façon de dire que l'Iran est une démocratie qui fonctionne bien et de montrer que la plainte de Moussavi a bien été reçue. Trois scénarii se dégagent désormais:
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- Ahmadinejad ne veut rien entendre. L'Iran se bunkerise et se radicalise, la répression contre les Téhéranais s'accentue.
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- Moussavi est déclaré vainqueur. Logiquement, les partisans d'Ahmadinejad ne sont pas contents et on se dirige aussi vers un clash.
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- Le Guide demande de sauver la République islamique. Un cabinet d'union nationale pourrait alors se créer.
Vous avez analysé en détail les résultats électoraux du scrutin présidentiel. Dans quelle mesure y a-t-il eu une fraude?
On a toujours surestimé la capacité de révolution en Iran. Je me méfie d'ailleurs énormément du wishful thinking. Au départ, les résultats donnés par Ahmadinejad étaient «crédibles». Mais désormais, on constate qu'une fraude lourde a été organisée et planifiée. Le dépouillement, semble-t-il, s'est déroulé normalement. Il n'y a pas eu de bourrage d'urnes. C'est au bureau centralisateur de Téhéran que cela s'est mal passé, dans la nuit de vendredi à samedi.
Comment les résultats ont-ils été truqués?
Des gens proches du pouvoir sont venus remplacer les fonctionnaires chargés de centraliser les résultats. Ils se sont basés sur la géographie électorale de l'élection présidentielle de 2005, en laissant à Moussavi des zones gagnantes, pour que la carte des résultats soit crédible. Mais on a multiplié le précédent résultat d'Ahmadinejad par x. Il est passé de 20% lors du premier tour de 2005 à 62% cette année. Les partisans d'Ahmadinejad ont paniqué au cours des quinze derniers jours de campagne quand ils ont vu la montée de Moussavi. En quelque sorte, ils ont trop bien réussi leur fraude.