Iran
Réélection contestée d'Ahmadinejad, programme d'enrichissement d'uranium: mais où va le régime de Téhéran ?
Monde 29/12/2009 à 09h16 (mise à jour à 09h48)
La sœur de Shirin Ebadi a été arrêtée
Le prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, le 19 juin 2009 à Genève. (AFP Fabrice Coffrini)
Le prix Nobel de la paix de 2003, l'avocate iranienne Shirin Ebadi, a annoncé l'arrestation de sa soeur Noushine Ebadi, affirmant qu'il s'agissait d'une tentative de pression contre elle, dans un communiqué publié mardi par le site internet Rahesabz.net.
Ma soeur «n'avait aucune activité politique (...) et son arrestation est une tentative de pression pour que j'arrête mes activités pour la défense des droits de l'homme», a indiqué Shirin Ebadi dans le communiqué.
Fin novembre, Shirin Ebadi avait indiqué que certains de ses actifs, dont son prix Nobel, avaient été confisqués par les autorités iraniennes au motif de taxes impayées. Elle avait expliqué que son compte en banque, celui de son mari, ainsi qu’un coffre qui contenait son prix Nobel, avaient été saisis par les autorités iraniennes qui lui réclament 410.000 dollars d’arriérés d’impôts.
Le ministère iranien des Affaires étrangères avait démenti avoir confisqué la médaille, tout en confirmant implicitement que les actifs de Shirin Ebadi avaient été saisis parce que les taxes sur les sommes associées au prix n’avaient pas été réglées.
Lauréate du prix Nobel en 2003 pour sa campagne de défense des droits de l’homme, Shirin Ebadi fut la première musulmane distinguée par la prestigieuse récompense. Elle a quitté l’Iran peu avant la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin, mais a dit son intention de retourner dans son pays.
Nouvelles arrestations
Les autorités ont également procédé mardi à de nouvelles arrestations d’opposants au président Mahmoud Ahmadinejad, et notamment de plusieurs journalistes, selon Rahesabz.net. Le journaliste réformateur Mashallah Shamsolvaezine, qui dirige l’association des journalistes iraniens, a été arrêté chez lui mardi matin, tout comme le journaliste Morteza Shojaie, qui travaille pour le quotidien réformateur Etemad, et la militante des droits des femmes, Mansoureh Shojaie.
Lundi, les autorités avaient déjà arrêté au moins une quinzaine d’activistes ou personnalités proches des dirigeants de l’opposition, notamment le journaliste et défenseur des droits de l’homme Emadeddin Baghi, ainsi que le chef du petit mouvement libéral LMLI, Ibrahim Yazdi.
En revanche, Rahesabz a annoncé que la fille du leader de l’opposition libérale Ezzatollah Sahabi n’avait pas été arrêtée, contrairement à ce que le site avait rapporté la veille.
(Source AFP)