Pour une majorité de Français, le racisme a augmenté depuis 30 ans.
Près de trois quarts des Français considèrent le racisme comme "un danger"
pour la société, mais la même proportion ne fait pas confiance aux
associations antiracistes pour le combattre, selon un sondage OpinionWay* (PDF) pour la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), publié lundi 7 octobre. Le racisme est un "danger"
pour 74% des Français et 59% jugent qu'il a plutôt augmenté au cours
des 30 dernières années. Les sondés font toutefois des distinctions : la
majorité estime qu'il est plus difficile d'être musulman qu'il y a
trente ans (61%) ou d'origine maghrébine (56%). En revanche, elle juge
plus facile d'être Noir aujourd'hui (61%), juif (70%) ou d'origine
asiatique (79%).
L'année de comparaison, 1983, est celle de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, dite "Marche des Beurs". SOS Racisme était né dans la foulée. Trente ans plus tard, seuls 19% des sondés disent "avoir entendu parler" de cette marche. Si 55% des Français jugent le rôle des associations antiracistes "important", elles sont citées après l'école, les médias, le monde du sport et les personnalités politiques.
Plus sévère, pour ces associations de lutte contre le racisme : 74% des sondés disent "mal les connaître", 86% se désintéressent de leur action et 70% les jugent "pas efficaces". "Nos concitoyens nous envoient un grand coup de pied dans les fesses", analyse le président de la Licra, Alain Jakubowicz. "Dans les années 80, on était un peu les rois des dîners en ville. Aujourd'hui, il y a un mythe d'associations liberticides, déconnectées des réalités qui pompent l'argent de la société."
Les associations souffrent également de la crise du militantisme, et du repli de la société sur elle-même, selon le dirigeant de la Licra, qui espère que ce sondage servira à "remobiliser les troupes".
*Le sondage a été réalisé en ligne les 2 et 3 octobre auprès d'un échantillon représentatif de 1 003 Français, selon la méthode des quotas
L'année de comparaison, 1983, est celle de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, dite "Marche des Beurs". SOS Racisme était né dans la foulée. Trente ans plus tard, seuls 19% des sondés disent "avoir entendu parler" de cette marche. Si 55% des Français jugent le rôle des associations antiracistes "important", elles sont citées après l'école, les médias, le monde du sport et les personnalités politiques.
Plus sévère, pour ces associations de lutte contre le racisme : 74% des sondés disent "mal les connaître", 86% se désintéressent de leur action et 70% les jugent "pas efficaces". "Nos concitoyens nous envoient un grand coup de pied dans les fesses", analyse le président de la Licra, Alain Jakubowicz. "Dans les années 80, on était un peu les rois des dîners en ville. Aujourd'hui, il y a un mythe d'associations liberticides, déconnectées des réalités qui pompent l'argent de la société."
"Remobiliser les troupes"
Selon lui, outre "l'effet de mode", les associations ont commis des erreurs. Elles sont restées "bloquées" sur la grille de lecture des années 80, où "le racisme était substantiellement blanc, d'extrême droite et souvent chrétien", et "le fait d'être noir, juif ou maghrébin classait comme victime". Or, "les racistes et les antisémites ont changé sur le fond", avec un nouvel antisémitisme né dans les quartiers, et "la forme", avec la propagation des messages sur internet.Les associations souffrent également de la crise du militantisme, et du repli de la société sur elle-même, selon le dirigeant de la Licra, qui espère que ce sondage servira à "remobiliser les troupes".
*Le sondage a été réalisé en ligne les 2 et 3 octobre auprès d'un échantillon représentatif de 1 003 Français, selon la méthode des quotas