Quinta-feira, 23 de Abril de 2009Só podia ser do Le Monde mesmo...'Le Monde': eleição de Dilma seria simbólica para democracia BBC Brasil - BBC BRASIL.com Uma eventual eleição da ministra da Casa Civil, Dilma Rousseff, para a Presidência em 2010 seria um "acontecimento duplamente simbólico e lisonjeiro para a democracia brasileira", segundo o jornal francês Le Monde da quarta-feira. "Imaginemos o Dilma representa: uma mulher, pela primeira vez presidente, oito anos depois da eleição de um operário", justifica o diário. Em um artigo que traça o perfil e a trajetória política da ministra, o Le Monde apresenta como a ex-militante radical de esquerda que hoje tem a reputação de "dama de ferro" e que é a mais provável candidata do Partido dos Trabalhadores (PT) nas eleições presidenciais do ano que vem."Você vai ouvir falar dela cada vez mais, de agora até o fim de 2010", diz o artigo. "Porque Dilma - evitemos 'Dilminha', uma intimidade da qual ela não gosta - está se tornando a grande estrela da política brasileira."Segundo o Le Monde, os trunfos da ministra são "a inteligência, a força de trabalho e as qualidades de administradora". Mas o jornal lembra que seu "defeito" é nunca ter enfrentado uma eleição. 'Bisturi' O diário francês afirma que para tentar superar esta desvantagem e se aproximar mais do eleitorado, Rousseff conta com os conselhos e a ajuda de Lula, e está tratando de se tornar cada vez mais conhecida. "Ela está 'metendo os pés no barro'. Há vários meses, está em uma acelerada campanha pré-eleitoral, sempre acompanhando o presidente em suas atividades oficiais", diz o Le Monde. "Muitos instrumentos do PT foram colocados à sua disposição para tramar para ela uma rede nacional." O jornal revela ainda que a ministra passou recentemente por uma transformação em sua imagem. "Alguns cortes apropriados de bisturi rejuvenesceram e suavizaram seus traços. Ela perdeu 10 kg, adotou um penteado mais moderno e mais ruivo, e substituiu seus óculos de miopia por lentes de contato. Ela cuida melhor de sua maquiagem, sorri com mais freqüência e usa palavras mais simples em público." "O 'produto' Dilma está quase pronto para ser vendido", conclui. O Le Monde lembra, no entanto, que apesar da imensa popularidade de Lula, a vitória de Rousseff em 2010 não está garantida. "Ela possivelmente terá como adversário um homem de peso, José Serra, governador de São Paulo e ex-rival derrotado por Lula em 2002." Não esperaria outra coisa do papel higiênico francês. Há tempos o ‘Le Monde’ (creio que desde a sua fundação) se alia ao que há de mais atrasado no planeta. Nove entre dez membros da esquerda festiva fazem reverências ao jornal. Alguém deveria avisar a anta francesa que escreveu essa pérola que a eleição uma ex-terrorista e ex- guerrilheira e ex-assaltante de banco (para mim não existe ‘ex’, apenas os métodos mudam) autoritária nunca pode representar nada de simbólico para a democracia, mas sim para anti-democracia que ela e seus partidários tanto admiram, prezam e pregam. Chronique La dame de fer, les pieds dans l'argile, par Jean-Pierre Langellier LE MONDE | 22.04.09 | 13h23 |
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Nom : Rousseff ; prénom : Dilma ; âge : 61 ans. Vous ne la connaissez pas ? Vous entendrez parler d'elle, et de plus en plus, d'ici à la fin de 2010, époque où se jouera l'élection présidentielle au Brésil.
Depuis quatre ans, elle détient le deuxième rôle politique national : chef de la "maison civile" du président Luiz Inacio Lula da Silva. Une sorte de premier ministre officieux. C'est une fonction harassante ("Un Paris-Dakar chaque jour", dit-elle), mais discrète, loin des feux de la rampe qui éclairent Lula.
De ce relatif effacement, il faudrait presque parler au passé. Car Dilma, comme beaucoup de ses compatriotes l'appellent - évitons "Dilminha", une familiarité qu'elle n'aime guère - est en train de devenir la star politique du Brésil.
Et cela, pour une raison majeure. Le président Lula, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat de quatre ans, l'a choisie comme dauphine. Sauf improbable coup de théâtre, elle sera la candidate en 2010 du Parti des travailleurs (PT), fondé par Lula en 1980 et au pouvoir grâce à lui depuis 2002. Imaginons que Dilma l'emporte : une femme, pour la première fois présidente, huit ans après l'élection d'un ouvrier. Ce serait un coup double symbolique et flatteur pour la démocratie brésilienne.
Lula n'a pas d'héritier naturel dans un parti qu'il domine de sa forte personnalité. Le choix de Dilma s'est peu à peu imposé à lui. C'est un pari judicieux. La future candidate baigne dans la politique depuis toujours, et de quelle manière ! Elle est la fille d'un avocat communiste d'origine bulgare. Cet intellectuel bon vivant lui transmet le goût de la lecture et des cigarettes. Elle va sur ses 15 ans quand il meurt.
Le coup d'Etat militaire de 1964 fait basculer cette lycéenne idéaliste et déterminée vers le militantisme radical. Elle rejoint une organisation qui prône la lutte armée, épouse un militant, dont elle divorcera assez vite, se lance dans des études d'économie et plonge dans la clandestinité après le durcissement de la dictature à la fin de 1968. Elle admire Jean-Paul Sartre, les maquisards vietnamiens et Fidel Castro. La rencontre avec un "vieux" communiste de 31 ans, Carlos Araujo, qui deviendra son second mari, l'engage un peu plus au combat.
Elle s'affuble de faux prénoms, dont sa fiche de police porte encore la trace : Luiza, Estella, Marina. Elle apprend à manier un fusil, à fabriquer des explosifs tout en prônant la primauté du travail politique, de la "lutte de masse" sur l'action militaire. Elle ne participe directement à aucune opération armée, mais est étroitement associée à la plus célèbre, le vol à Rio en juillet 1969 de 2,5 millions de dollars dans le coffre de la maîtresse d'un ancien gouverneur. Lorsque la police l'appréhende, en janvier 1970 à Sao Paulo, elle porte une arme sur elle.
"Vous ne pouvez pas imaginer la quantité de secrets qui peut sortir d'un être humain qu'on maltraite", confiait-elle récemment. Songeait-elle à elle-même ? Les témoins d'alors se souviennent que, dès son arrestation, elle affronte avec courage vingt-deux jours de tortures. Elle ne sortira de prison que près de quatre ans plus tard : "J'ai eu assez de temps pour apprendre le tricot et le crochet."
Sa jeunesse agitée n'inspire aucun regret à l'ex-guérillera : "Nous étions naïfs et généreux. Nous voulions sauver le monde." Elle a, bien sûr, changé de vision et de méthodes : "J'ai appris l'importance de la démocratie. Mais je suis fière de ne pas avoir changé de camp."
Elle aura une fille, Paula, divorcera à nouveau en 2000, et mènera, entre-temps, une brillante carrière politico-administrative, chargée notamment des mines et de l'énergie à Porto Alegre, la grande ville du Sud. Lula, dont elle rejoint le parti tardivement, lui offre le même poste au niveau fédéral avant de lui confier en 2005 la "maison civile", où elle acquiert vite la réputation d'une "dame de fer".
Ses atouts ? L'intelligence, la force de travail, les qualités de gestionnaire. Son handicap ? Elle n'a jamais connu l'épreuve des urnes. Sur le conseil et avec l'aide de Lula, son principal supporteur, Dilma Rousseff se fait donc connaître sur le terrain. Elle met "le pied dans l'argile", comme on dit ici. Depuis plusieurs mois, elle est en formation préélectorale accélérée. Elle accompagne souvent le président dans ses activités officielles, partage les estrades avec lui, accorde des entretiens aux médias. Elle a droit à sa photo dans la presse, chaque jour ou presque. Plusieurs ténors du PT se sont mis à son service pour lui tisser un réseau national.
Malgré l'immense popularité de son principal supporteur, sa victoire en 2010 n'est pas garantie. Elle aura pour probable adversaire un homme de poids, José Serra, gouverneur de Sao Paulo et ex-rival malheureux de Lula en 2002.
Comme il se doit au Brésil, paradis de la chirurgie esthétique, Dilma a changé de visage. Quelques coups de bistouri appropriés ont rajeuni et adouci ses traits. Elle a perdu 10 kilos, adopté une coiffure plus moderne et plus rousse, remplacé ses lunettes de myope par des verres de contact. Elle soigne son maquillage, sourit plus souvent et utilise en public des mots plus simples.
Le "produit" Dilma sera bientôt prêt à vendre. Lula lui a laissé en héritage son vieux slogan de campagne, qu'on scande déjà dans les meetings du PT : "Brésil ! Urgent ! Dilma présidente !"