terça-feira, 22 de setembro de 2009

Liberation. Não reproduzo o Le Monde, porque ele não passa do Diário Oficial brasileiro, escrito em francês.

Monde 22/09/2009 à 07h11

Retour-surprise du président déchu du Honduras

Manuel Zelaya, chassé du pouvoir par un coup d'Etat fin juin, est parvenu à rentrer lundi à Tegucigalpa.

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Le président déchu du Honduras Manuel Zelaya, le 21 septembre 2009 à l'ambassade du Brésil à

Le président déchu du Honduras Manuel Zelaya, le 21 septembre 2009 à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa. (AFP Orlando Sierra)

Le président déchu du Honduras, Manuel Zelaya, a réussi à la surprise générale à rentrer lundi à Tegucigalpa, où il a appelé les forces armées à "retourner leurs fusils contre les ennemis du peuple" depuis l'ambassade du Brésil où il a trouvé refuge.

M. Zelaya, chassé du pouvoir par un coup d'Etat militaire le 28 juin dernier, a raconté à la presse être rentré au bout d'un périple de 15 heures au cours duquel "il a fallu effectuer plusieurs déplacements dans divers pays, changer de moyen de transport, élaborer des plans pour éviter les contrôles militaires, les cordons de police et autres systèmes de contrôle en vigueur".

Dès son arrivée M. Zelaya a appelé "le peuple hondurien" à se réunir autour de l'ambassade, où la télévision l'a montré souriant depuis la terrasse, coiffé de son éternel grand chapeau blanc.

Plusieurs milliers de ses partisans ont rapidement convergé vers l'immeuble.

"Les forces armées doivent tourner leurs fusils contre les ennemis du peuple, pas contre le peuple", a lancé le président déchu aux militaires.

"Pour arriver jusqu'ici, dans ma capitale, pour être avec les miens, avec le peuple que j'aime tant et que je n'ai jamais abandonné, il a fallu un effort international extraordinaire, et maintenant me voici (...) pour rechercher le dialogue, pour régler le problème", a-t-il déclaré aux journalistes.

Le gouvernement de facto a aussitôt établi un couvre-feu, en vigueur de 16h00 (22H00 GMT) à 07H00 du matin (13h00 GMT).

M. Zelaya est resté discret sur les modalités de son retour dans son pays, où il avait déjà tenté en vain de rentrer à deux reprises depuis le coup d'Etat, condamné par l'ensemble de la communauté internationale.

Le 5 juillet, il avait dû se contenter de survoler en avion la piste de l'aéroport de Tegucigalpa bloquée par l'armée. Le 24 juillet, il avait brièvement franchi à pied la frontière entre le Honduras et le Nicaragua, avant de retourner dans son pays d'asile depuis le coup d'Etat.

Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a assuré que son pays n'avait "joué aucun rôle" dans son retour et s'était contenté de répondre favorablement à sa demande d'asile dans son ambassade.

Son retour survient à un moment où le dialogue avec le gouvernement de facto était dans une impasse depuis l'échec de la médiation internationale menée par le président du Costa Rica, Oscar Arias, fin juillet.

Celle-ci avait achoppé sur le retour au pouvoir de M. Zelaya au sein d'un gouvernement d'union nationale, refusé par les autorités en place à Tegucigalpa depuis le coup d'Etat, malgré les pressions croissantes de la communauté internationale.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et le président du Costa Rica, Oscar Arias, ont estimé que le retour de Zelaya offre une chance de résoudre la crise politique dans le pays.

Le retour surprise de M. Zelaya survient au lendemain de son 57e anniversaire et à 48 heures de l'Assemblée générale des Nations unies à New York mercredi, où il est en principe inscrit sur la liste des orateurs.

Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), José Miguel Insulza, a averti les autorités de fait qu'elles étaient "responsables de la sécurité" de M. Zelaya et de l'ambassade du Brésil.

M. Insulza a déclaré son intention d'arriver "dans les plus brefs délais" à Tegucigalpa, où M. Zelaya dit l'attendre pour "commencer le dialogue" de sortie de crise.

Le porte-parole du département d'Etat américain, Ian Kelly, a, lui "réitéré" son "appel au calme quasi quotidien à l'attention des deux parties", tout en rappelant que, pour Washington, M. Zelaya "est le dirigeant constitutionnel et démocratiquement élu du Honduras".

Son retour a pris au dépourvu le président de facto Roberto Micheletti, l'ex-président du Congrès nommé pour lui succéder le 28 juin.

M. Micheletti avait nié lundi matin que M. Zelaya soit rentré au Honduras, accusant les médias de pratiquer un "terrorisme médiatique" en annonçant le retour du président exilé.

(source AFP)