Rafale au Brésil : le choix est-il vraiment fait ?
Un communiqué du ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, est venu jeter le trouble aujourd'hui après l'annonce lundi du choix en faveur du Rafale. "Le processus de sélection du projet FX-2, mené par le commandement de l'Armée de l'Air, n'est pas encore terminé. Des négociations, au cours desquelles seront approfondies, et éventuellement redéfinies, les propositions présentées, se poursuivront avec les trois participants", affirme le ministre. FX-2 est le nom brésilien du programme de futur avion de combat.
Faut-il y voir une remise en cause des déclarations du président Lula ? Pas vraiment. Voici pourquoi : le gouvernement brésilien veut éviter que des concurrents malheureux de la France (Boeing ou Saab), ou des groupes de pression brésiliens, ne déposent une plainte contre la décision des autorités brésiliennes. Celles-ci s'étaient en effet engagées dans un processus qui devait aboutir à un choix, formulé par la Force aérienne brésilienne, le 23 octobre prochain. Or, ce calendrier a été bousculé par le président Lula (et son ministre de la défense) lors de la visite de Nicolas Sarkozy. Pour ne pas prêter le flanc à un procès, les processus de sélection continue donc officiellement sur le plan adminstratif, même si la décision politique est prise. En tout état de cause, la décision finale ne relevait pas de l'Armée de l'Air brésilienne, mais bien des autorités élues du pays. Cette affaire révèle également l'existence de tensions entre le commandement de l'Armée de l'air et les autorités politiques. Dassault s'attend d'ailleurs à des discussions difficiles avec les aviateurs brésiliens.
On peut retrouver ici l'émission C'dans l'air sur France 5 de ce soir sur les exportations d'armement, à laquelle j'étais invité.