Sports 29/04/2010 à 07h33
Football: dissolution de sept associations de supporteurs
Incidents en marge d'un match PSG/OM le 26 octobre 2002 au Parc des Princes. (© AFP Jack Guez)
Sept associations de supporters de clubs de football de Ligue 1, cinq du Paris Saint-Germain, une de l’OGC Nice et une de l’Olympique lyonnais, ont été dissoutes jeudi pour violences, une mesure sans précédent dans le sport français.
Ces sept décrets du ministère de l’Intérieur, signés du Premier ministre François Fillon et du ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, sont parus au Journal officiel.
Ils visent le PSG avec la dissolution de deux «groupements de fait» «Commando Loubard» et «Milice Paris» de la tribune Boulogne du Parc des Princes et de trois associations «Supras Auteuil 1991», «Paris 1970 la Grinta» et «Les Authentiks» de la tribune Auteuil. Ils concernent également l’OGC Nice («groupement de fait» «Brigade Sud de Nice») et l’Olympique lyonnais (association «Cosa Nostra de Lyon»).
Chaque dissolution est motivée par des actes de violences reprochés à ces associations ou «groupements de fait» au cours du championnat de football de la Ligue 1. Comme ces violents affrontements du 28 février, en marge du match PSG-OM à Paris, entre supporteurs parisiens. Un supporter de la tribune Boulogne avait alors été tabassé par des supporters de la tribune Auteuil et était décédé deux semaines plus tard de ses blessures.
Deux précédents
Le ministre de l’Intérieur a tenu jeudi, dans un communiqué, à «souligner l’importance» de ces décisions en rappelant qu’à ce jour, «cette procédure n’avait abouti qu’à deux reprises, pour les "Boulogne Boys" du PSG et la "Faction Metz" du FC Metz en 2008». Brice Hortefeux relève «l’ampleur sans précédent dans l’histoire du football français de l’action menée aujourd’hui par les pouvoirs publics».
Saisie à la suite «d’actes inadmissibles» poursuit Brice Hortefeux, la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, créée en 2006, lui «a rendu mardi ses avis». Il a «choisi de les suivre et de présenter au Premier ministre les sept décrets» nécessaires.
Ces sanctions, selon le ministre, «s’inscrivent dans une démarche résolue d’élimination de nos stades de pseudos supporteurs au comportement totalement insupportable».
Interdictions de stade
Après avoir mis en place la division nationale de lutte contre le hooliganisme et les sections d’intervention rapide, il a demandé aux préfets «de recourir systématiquement à des mesures administratives d’interdiction de stade et d’appliquer les mesures prévues dans la +loi anti-bandes+ du 2 mars 2010, qui a fait passer cette interdiction de 3 à 6 mois et à 12 mois en cas de récidive».
654 interdictions de stade (514 administratives et 140 judiciaires) sont en cours, contre 311 au 1er février, selon l’Intérieur, qui note une «réduction très sensible du nombre d’incidents ces dernières semaines, suite aux mesures prises».
En concertation avec la Ligue de football professionnel, la Fédération française de football et les clubs, Brice Hortefeux «entend poursuivre et amplifier les actions engagées pour ramener la sérénité de façon durable lors des rencontres sportives».
Ainsi, «plusieurs mesures législatives seront soumises lors de l’examen de la LOPPSI (loi d’orientation sur la sécurité intérieure, ndlr) par le Sénat en juin: mise en place d’un couvre-feu anti-hooligans, possibilité d’interdire les déplacements de supporteurs dangereux, obligation de pointage pour tous les interdits de stade et allongement de la durée d’interdiction».
Il s’agit, conclut Brice Hortefeux, de «mettre les pseudos supporteurs hors jeu, et permettre aux véritables supporteurs de venir au stade en famille, entre amis et en toute tranquillité».
(Source AFP)